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| | Livre: "Parents toxiques: comment échapper à leur emprise?" | |
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BlueClover Admin
Messages : 294 Date d'inscription : 15/04/2015
| Sujet: Livre: "Parents toxiques: comment échapper à leur emprise?" Sam 21 Nov 2015 - 15:13 | |
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- Parents toxiques: comment échapper à leur emprise?
Par Caroline Franc Desages, publié le 26/10/2014 à 21:00 , mis à jour le 27/10/2014 à 13:32 Difficile de se construire lorsqu'on a été victime de parents dits "toxiques", qu'ils aient été violents physiquement, psychologiquement, absents ou trop intrusifs. Témoignages et conseils pour se défaire de leur emprise. Depuis des mois, Sophie garde dans son sac cette lettre pour sa mère, sans parvenir à la lui donner. Dans cette missive, elle tente, en pesant chacun de ses mots, d'exprimer le mal que lui font et lui ont fait ses remarques nombreuses et répétées sur son poids et celui de son futur mari, son manque d'ambition professionnelle ou financière. "Je suis tout à fait prête à oublier toutes ces petites phrases un peu mesquines que tu m'as dites (...) mais j'aimerais tellement que tu puisses être juste heureuse pour moi" supplie la jeune femme. Un souhait légitime et qui peut paraître évident, mais qui lorsqu'on a la malchance d'avoir un père ou une mère "toxique" relève souvent de la pure utopie. Pourquoi certains parents ne semblent pas capables d'aimer "suffisamment" comme le préconise le psychologue Donald Winnicott? Comment comprendre et accepter les comportements de ces géniteurs malveillants, intrusifs ou violents et surtout comment se construire sans ces repères d'amour parental? Voici, avec l'aide de la psychothérapeute Béatrice Voirin, quelques pistes de réflexion. Un parent toxique est incapable d'apporter du soutien à son enfant. "Un parent toxique, c'est un parent qui a été dominateur, critique, méprisant, manipulateur ou plus simplement démissionnaire et incapable d'offrir le moindre soutien à son enfant. Ces parents ne sont pas forcément coupables de sévices ou d'abus sexuels", définit au préalable la psychothérapeute. Attention, glisse-t-elle, "on est tous un jour ou l'autre des parents "toxiques". Nous ne sommes que des êtres humains! On peut avoir des problèmes et s'emporter contre son enfant de façon excessive. On peut ne pas être disponible de temps à autre. Mais la plupart des enfants sont capables de s'accomoder de ces coups de colère, de ces manques, occasionnels tant qu'ils reçoivent leur dose d'amour et de compréhension." Autrement dit, il faut faire la différence entre une parole malheureuse prononcée sous le coup d'une grande fatigue ou d'un énervement que toute mère ou tout père a pu ressentir un jour et la récurrence de critiques comme celles relevées par Sophie dans sa lettre: "t'es-tu rendu compte du regard de la vendeuse quand tu lui as dit que je perdrais un peu de poids pour le mariage? Elle était sidérée! A chaque fois que tu me demandes si je compte maigrir (tu me l'as demandé trois fois depuis l'annonce du mariage), je te réponds que "oui, bien sûr, j'y compte bien". Mais qu'est-ce que ça me fait mal de te répondre cela, parce que moi je ne me trouve pas si grosse!" Culpabilisation, violences verbales, absence de mots d'amour... "Cette femme que j'aime tant, je la déteste tout autant", avoue quant à elle Ava, 42 ans. "J'ai du toute mon enfance prendre soin d'elle, subir son chantage affectif, veiller à ce qu'elle ne se suicide pas. Lorsque je suis devenue anorexique et que le médecin l'a alertée, je pesais alors 36 kilos, sa première réaction a été de m'accuser de faire ça contre elle. Avec elle, tout passe par la culpabilisation, le monde entier lui fait mal, mais jamais autant que ses enfants. Il est impossible de la contenter, et ça c'est vraiment très très dur, même aujourd'hui". Les témoignages comme ceux de Sophie et Ava sont légion. "Mon père est très violent verbalement et ma mère ne m'a jamais prise dans ses bras ni dit "je t'aime". Je me suis construite sur l'idée que j'étais un monstre pas aimable, que les autres étaient dangereux", confie pour sa part Sandrine. Et toujours cette même interrogation: comment faire pour sortir de ce ressentiment et parvenir à vivre sans ce capital d'amour parental ? Pardonner pour aller mieux, pour ne plus être "victime" "Il faut intégrer que malheureusement, le ou les parents toxiques ne changeront pas d'un coup de baguette magique", répond Béatrice Voirin. "il ne faut pas avoir d'espoir illusoire à ce sujet, en revanche on peut couver l'espoir réaliste, celui-ci, de se détacher de leur influence destructrice." "Ces parents ont des comptes à rendre sur ce qu'ils ont fait subir à cet enfant, ils ont leur part de responsabilité et l'enfant n'est pas responsable de ce qu'on lui a fait alors qu'il était un enfant sans défense", insiste la psychothérapeute. Mais, ajoute-t-elle, "l'adulte qu'est devenu cet enfant est responsable des décisions positives qu'il pourra prendre à partir de maintenant pour surmonter ces "expériences"". "C'est ce que j'appelle "le pardon non judeo-chrétien" le pardon égoiste, juste pour soi, pour aller mieux", résume-t-elle: "je ne suis pas responsable de ce que tu m'as fait subir "avant" mais à partir de maintenant je te "pardonne" et je décide que je serai responsable de ma vie future et que tu n'auras plus de pouvoir sur elle ". En bref, ne plus être une victime. "Etre dans la réponse et non dans la réaction" Par ailleurs, suggère Béatrice Voirin, "chercher l'intention positive de ses parents (et parfois ce n'est pas simple) ou leurs circonstances atténuantes ne changent pas l'histoire mais aide à augmenter son libre-arbitre et à faire de nouveaux choix meilleurs pour sa vie future". Un travail dont il faut accepter le "prix émotionnel": "à partir du moment où l'on se débarrasse de ses défenses en exprimant son besoin, son mal-être, on fait forcément surgir des sentiments de rage, d'angoisse, de douleur et surtout de chagrin", analyse la psychologue. Pour que cette démarche porte ses fruits, il est important selon Béatrice Voirin d'être dans "la réponse plutôt que la réaction". "On agit par réaction quand on se sent agressé ou menacé émotionnellement. Si l'on reste dans la "réaction" on reste dépendant de l'approbation de l'autre, le parent toxique, on lui donne un pouvoir considérable! Mais si l'on répond simplement, on est conscient de nos émotions, on les respecte mais on ne les laisse pas nous mener à des actes impulsifs", décrypte-t-elle. Autrement dit, ne plus chercher à se justifier, "non ce n'est pas vrai, je ne suis pas méchante, je ne suis pas ingrate ...etc " mais affirmer son ressenti, dire les choses telles qu'on les ressent: "je suis quelqu'un qui vaut la peine, j'en suis aujourd'hui convaincue et me suis désormais débarrassée de cette image que tu m'as donnée de moi". Autre option: choisir de baisser les armes Parfois, la réponse peut aussi consister à ne plus argumenter, à baisser les armes. "Il y a une grande différence entre choisir de capituler devant ses parents parce qu'on a examiné toutes les alternatives et que l'on décide que l'on n'est pas pret pour le combat et capituler automatiquement parce que l'on se sent faible. Effectuer ce choix signifie faire un pas vers une prise de conscience et du coup mettre à distance mécaniquement ses parents toxiques", explique encore Béatrice Voirin. Un choix qui ressemble à celui qu'a fait Sophie et qui explique sans doute qu'en dépit de cette mère critique et intrusive, la jeune femme ait trouvé le bonheur et l'amour avec un grand A. "Je n'ai peut-être pas la vie que tu voulais que j'aie, le boulot que tu voulais que j'aie, peut-être pas le fiancé que tu voulais, peut-être pas le mariage que tu espérais. Mais je suis heureuse, maman. Je suis heureuse parce que j'ai fait mes choix, en toute connaissance de cause", conclut-elle dans cette lettre qu'elle ne lui donnera peut-être jamais, mais qui par sa simple existence montre la capacité de résilience de chaque être humain, même privé de ce si précieux sentiment d'avoir été "suffisamment aimé". Parfois, seule la distance apaise Dans les cas extrèmes, conclut toutefois la psychothérapeute, s'appuyant sur cette phrase de la psychologue Maryse Vaillant: "il y a des blessures qui creusent des trous qui ne se referment jamais". "Pour moi, la seule façon de se défaire de leur emprise, c'est hélas qu'ils décèdent", confirme Vanessa en évoquant ses parents. "Et encore, ils laissent des cicatrices". "Dix ans que je n'ai pas revu ma mère qui a, entre autres, commis sur moi des violences psychologiques et fermé les yeux sur son compagnon incestueux", raconte Lila. "Ma fille sait qu'elle existe mais ne l'a jamais vue. Après des années de doutes, je suis sûre aujourd'hui que je n'avais pas le choix". "Certaines familles ne sont pas bonnes pour nous et il vaut mieux les quitter", conclut Béatrice Voirin, constatant qu'en effet, dans certaines circonstances, "seule la séparation apaise". A lire aussi Parents toxiques, comment se libérer de leur emprise, de Susan Forward, publié aux Editions Marabout" Journaliste, Caroline Franc Desages est aussi l'auteur du blog "Pensées by Caro" http://www.lexpress.fr/styles/psycho/parents-toxiques-comment-echapper-a-leur-emprise_1614684.html |
| | | BlueClover Admin
Messages : 294 Date d'inscription : 15/04/2015
| Sujet: Re: Livre: "Parents toxiques: comment échapper à leur emprise?" Sam 21 Nov 2015 - 15:40 | |
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| | | BlueClover Admin
Messages : 294 Date d'inscription : 15/04/2015
| Sujet: Re: Livre: "Parents toxiques: comment échapper à leur emprise?" Sam 21 Nov 2015 - 15:43 | |
| Un article en lien à réfléchir: - Citation :
- Non, il n'est pas obligatoire d'aimer ses parents…
06/09/12 Marie Andersen
Non, il n'est pas obligatoire d'aimer ses parents… « Dévalorisations, menaces, coups, chantage affectif, mépris, enfermements, privations, humiliations, insultes (…) Il est important de dénoncer cet état de fait » nous dit Isabelle Filliozat, psychologue et psychothérapeute dans son livre « Je t'en veux, je t'aime » (1). « De nombreux enfants souffrent, encore aujourd'hui. (…) Si les enfants sont effectivement moins frappés et plus écoutés que ceux d'hier, le véritable respect est encore loin. Il y a des parents dont la violence est terrifiante (…) et quiconque a travaillé avec des enfants maltraités sait combien ces derniers cherchent plutôt à protéger leurs parents, à minimiser l'impact des agressions dont ils sont victimes. (…) Cessons de protéger à tous prix l'image idéalisée des parents. Cessons d'accorder à ces derniers un pardon inconditionnel sous le simple prétexte qu'ils sont nos géniteurs. (…) La norme sociale qui a édicté qu'il est interdit d'accuser ses parents a été édictée par… eux. » (1)
« Non, tous les parents n'aiment pas leurs enfants, nous dit toujours Isabelle Filliozat. Non, tous les parents ne font pas du mieux qu'ils peuvent. » (1)
Mais paradoxalement, la maltraitance « claire » est parfois moins toxique que celle qui s'exerce de manière larvée, insidieuse et sournoise… Car les parents maltraitants « ne sont pas tous coupables de sévices, d'abus sexuels ou alcooliques, écrit Danielle Rapoport, psychologue attachée aux hôpitaux de Paris, dans sa préface au livre « Parents toxiques » de Susan Forward (2), certains sont dominateurs, critiques, méprisants, manipulateurs ou tout simplement démissionnaires et incapables d'offrir le moindre soutien. »
En effet, « lorsque la maltraitance parentale n'est pas vraiment manifeste pour un regard extérieur à la famille, ces enfants ne peuvent être aidés, tant que la « toxicité » affective et éducative de leurs parents (…) n'a pu être décelée, reconnue, parlée. Mais, dans la réalité quotidienne, ces enfants devenus adultes sont frappés par la nocivité répétitive de certains de leurs comportements, porteurs de conflits ou d'échecs ; ils s'étonnent de leur permanence et de leur ampleur et ne les relient pas toujours à leur enfance parce que leurs attitudes sont différentes de celles de leurs parents, inattendues, complexes, comme subtilement déviées de leurs sources profondes, auxquelles ils s'alimentent pourtant. » (2)
Que faire aujourd'hui, nous qui portons intimement les séquelles de notre enfance ?
D'abord, oser le reconnaître, admettre que nos « parents n'ont pas eu des difficultés occasionnelles avec (nous), comme tout parent avec tout enfant, dans toute famille. La constance insidieuse ou brutale de leurs gestes destructeurs, de leurs paroles négatives, de leurs décisions dévalorisantes, a causé au fil des ans des dommages émotionnels, qui, comme des toxines, se sont répandus dans tout l'être de l'enfant. » (2)
Regarder la vérité en face est un pas des plus pénibles à accomplir parce qu'il nous oblige à laisser s'écrouler quelques mythes, entretenus par tant de paroles se voulant réconfortantes, qui nous répètent que nos parents ont fait ce qu'ils ont pu… Non, parfois, nos parents n'ont pas fait ce qu'ils ont pu. Parfois ils n'ont pas écouté nos cris de survie, n'ont pas voulu entendre nos demandes essentielles, ont bafoué notre personnalité naissante. Certains d'entre eux n'ont pas écouté les conseils éducatifs qui les auraient aidés, n'ont pas pris les mains tendues qui venaient à leur secours, certains d'entre eux nous ont battus comme plâtre, nous ont méprisés, délaissés, violés (au sens propre comme au sens figuré) ou nous ont simplement laissés « pousser comme des mauvaises herbes … » A se demander pourquoi ils nous ont faits…
C'est comme ça. Oui, « le mal est réel, nous dit encore Scott Peck dans son livre « Le chemin le moins fréquenté » (3). « Il existe vraiment des gens et des institutions qui répondent par la haine à la bonté, et qui, dans la mesure de leurs possibilités, détruisent le bien. Et cela aveuglément, sans se rendre compte de leur malveillance dont ils évitent surtout de prendre conscience. (…) Ils détruisent la lumière qui vit en leurs enfants et chez tous les individus soumis à leur pouvoir (…) Plutôt que d'aider les autres à évoluer, ils les détruiront. (…) Puisque l'intégrité de leur moi malade est menacé par la santé spirituelle de ceux qui les entourent, ils cherchent par tous les moyens, à l'écraser et à la démolir » (3)
Mais notre propos n'est plus d'en faire le procès, « témoin à charge stérile d'un réquisitoire inutile » (…), mais « d'être un porte-parole qui fait œuvre de dégagement et de libération. » (2)
Lorsque la vérité est reconnue, il ne s'agit en effet plus de se laisser aller « à toutes les tentations de combats ou de règlements de comptes inutiles » (2) mais pour nous, thérapeutes, d'aider nos patients à mieux comprendre pourquoi les maltraitances dont ils ont souffert petits opèrent encore, même parfois après le décès de leurs parents, et à les accompagner sur le dur chemin de la libération.
Il y a un moment où il ne s'agit plus de faire l'inventaire de tout ce qu'on porte dans ce sac-à-dos qui nous alourdit tant sur notre chemin de vie, mais de s'en débarrasser !
Non, il n'est pas obligatoire d'aimer ses parents, et paradoxalement, le reconnaître nous libère. Nous contribuerions à entretenir notre propre malheur en persistant à obéir à la croyance selon laquelle, parce que nous leur devons la vie, nous leur devons le respect, voire l'amour. Tant que nous ne modifions pas certaines de nos idées à leurs propos, qui telles des circonstances atténuantes continuent à les excuser, tant que nous n'abandonnons pas certaines de nos attentes, ô combien légitimes, attentes d'amour, de reconnaissance, d'être au moins entendu, compris, nous devrions considérer que, dans une certaine mesure nous participons passivement au maintien de notre souffrance intime.
Bien que nous ne soyons pas responsables d'une telle situation, nous avons néanmoins le pouvoir de faire en sorte qu'elle ne dure plus.
Non, il n'est pas obligatoire d'aimer ses parents, mais certainement moins de leur laisser, encore et toujours, le pouvoir de détruire notre vie.
Alors courage, rappelons-nous que nous sommes responsables de notre bonheur et que nous ne sommes pas seuls sur ce chemin. Un conjoint aimant, des amis bien choisis nous donneront peut-être confiance en nos pas, mais probablement qu'il nous faudra l'aide d'un thérapeute pour que cette empreinte ne soit pas indélébile au point de nous empêcher de renaître à la Vie et de refaire confiance à l'Amour…
Marie Andersen http://www.psy.be/famille/ensemble/aimer-parents.htm |
| | | BlueClover Admin
Messages : 294 Date d'inscription : 15/04/2015
| Sujet: Re: Livre: "Parents toxiques: comment échapper à leur emprise?" Sam 21 Nov 2015 - 15:45 | |
| - Citation :
- Les dangers affectifs pour l'enfant d'un parent toxique
Un enfant de personnalité toxique deviendra-t-il toxique à l'âge adulte ? Voilà une question qui m’est très souvent posée ! Répondre oui reviendrait dès lors à considérer que la toxicité serait génétique…ce que je ne crois pas un quart de seconde ! Par contre, dire que nous sommes à risque zéro serait, à l’inverse, oublier que le parent toxique reste un parent pour l’enfant ! Quel que soit votre propre sentiment de détestation, n’attendez de votre enfant qu’il le partage spontanément !
Rappelons tout d’abord, quitte à enfoncer une porte ouverte, qu’un enfant a un impérieux besoin d’être aimé a fortiori par ses parents. Rien n'est plus vital pour un enfant que le besoin d'être aimé, mais surtout le besoin d'être aimé pour ce qu'il est, signe à la fois qu'il est reconnu et digne d'être aimé, y compris s'il n'est pas parfait ou conforme au modèle ou aux voeux de ses parents. Le problème majeur qui en découle c'est que le sentiment de sécurité se construit sur la base de cet amour juste, tout comme l'estime de soi.
La plus grande dangerosité est que l’enfant devienne, de fait, un « enfant nié » dont les perceptions sensations et sentiments ont été ignorées au profit du narcissisme d'un parent. L’une des tendances lourdes du parent toxique est de nier toute opinion, toute personnalité pour y substituer son ressenti propre. L'enfant est alors obligé de nier complètement ce qu'il ressent pour rester cohérent. Dans le meilleur des cas, il gardera éternellement un doute sur la validité de ce qu'il ressent, ce qui le rendra particulièrement vulnérable aux relations toxiques, car il aura toujours tendance à se mettre lui en cause au lieu de l'autre, et de plus, il est tellement habitué à cette forme de maltraitance morale et d'emprise de l'autre sur son psychisme qu'elle lui paraît presque normale. Il se met souvent lui-même en position d'attendre de l'autre qu'il lui dise ce qu'il doit penser, ressentir et faire.
C’est bien ici que se trouve le risque majeur : pas tant dans la reproduction pure et dure du « mon parent est toxique, je le deviens » mais beaucoup plus dans les problèmes de construction fondamentale de la personnalité de l’enfant.
A l’âge adulte, cela représente évidemment un risque relationnel soit car l’enfant devenu adulte sera dans la reproduction du schéma connu, soit parce qu’il sera incapable de s’épanouir dans une relation « normale » à savoir dans le respect de l’altérité.
Ces enfants « en manque d’amour » vont alors perpétuellement chercher justement à être aimés et à tenter de s’adapter aux demandes du parent toxique : ils deviennent alors corvéables à merci, toujours à l'affût de l'attente de l'autre pour s'y conformer. Face à ce parent toxique, individu trop égocentrique et infirme affectif, l’enfant sera alors capable d’un mimétisme qui peut s’avérer fort dangereux.
D’un côté un parent sécurisant, de l’autre un parent totalement toxique et insécurisant… A l’inverse de ce que notre « bon sens » pourrait nous laisser à penser, l’enfant se mettra en quatre pour récupérer l’amour du parent insécurisant… Quitte à lui donner un jour raison pour espérer être enfin aimé… Alors que tant et tant parents se questionnent sur le « qu’ai-je fait pour mériter cela ? », il paraît incroyable de devoir répondre : « Rien ».
Alors pourquoi ? Parce que l’enfant a besoin d’être aimé et rassuré, parce que l’enfant ne peut admettre ni comprendre le manque d’amour d’un parent et qu’un enfant est « prêt à tout » pour le recevoir… et même si cela passe par le fait de se coaliser avec son parent toxique… Une infamie ? Oui. Une injustice ? Oui. Une ignominie ? Oui. La preuve absolue de la souffrance de cet enfant en mal d’amour ? Oui et c’est là que se trouve l’antagonisme absolu… On nie celui qu’on aime au profit de celui qui ne nous aime pas...
Une telle servilité à l'autre peut provenir de l'angoisse d'abandon : tout sauf être abandonné, tout supporter sauf la séparation ! Pour l’enfant, coûte que coûte, rongé par son sentiment de loyauté, être aimé par les deux parents…
La faible estime de soi héritée du fait de ne pas avoir réussi à se faire aimer pour ce qu'on est laisse l'intime conviction qu'on ne mérite pas cet amour. La certitude que l'amour doit se mériter conforte le système.
La demande allant jusqu'à la mendicité et la prostitution affective, la séduction, la manipulation , la révolte ou le déni sont autant de techniques qui n'ont pour but que de chercher à contrôler l'autre trop dangereux pour notre monde affectif, en raison des émotions qu'il a le pouvoir de déclencher en nous.
L’enfant se retrouve donc en état de dépendance affective lié au manque : « Aime-moi s’il te plait » demande-t-il en boucler à son parent toxique qui lui répond peu ou prou « quand tu le mériteras »…
La dépendance affective connaît les mêmes alternances entre extase et souffrance, liées à la présence ou l'absence de satisfaction de l'autre. Mais au lieu d'un produit il s'agit d'un être humain, de sentiments forts, médiatisés, valorisés, idéalisés, comme "passion, "dévouement" "amour", "tristesse" (= manque), émotions qui ressenties uniquement sur le plan physique dans le cas d'un produit ou d'une compulsion matérielle envahissent ici le champ affectif et humain.
La dépendance affective est le "mouvement perpétuel "qui commémore une vieille histoire qui se réécrit au quotidien." Alors à cette fameuse question, je réponds non, un enfant ne devient pas toxique parce qu’il a un parent toxique mais je réponds que le risque d’échec de sa vie d’adulte est avéré car toutes ces habitudes prises très jeunes vont se retrouver dans les rapports de couple en particulier, les rapports sociaux en général. Et une nouvelle fois, j’assume la notion de combat qu’il convient de mener pour son enfant afin que ce dernier comprenne ou au moins admette qu’il n’est pas responsable de la pathologie de son parent toxique et qu’il puisse, avec le temps qui passe, débuter un deuil de cet amour qu’il n’aura pas.
Un sociopathe n’est pas uniquement un mauvais mari ou une mauvaise épouse, il s’agit d’un être infirme affectivement dans la plus totale incapacité d’aimer l’autre, l’autre étant l’adulte autant que son propre enfant.
Et je pense à tous ces parents, culpabilisés d’avoir fait un enfant avec une personnalité toxique, qui ont voulu « sur-aimer » leur enfant et qui ont voulu le surprotéger et qui, aujourd’hui, le payent par l’ignominie de l’absence. Ce n’est pas l’enfant absent qui en porte la responsabilité mais bien le parent qui lui a « appris » que l’amour se méritait…
L'amour parental est un levier fondateur de l'épanouissement d'un enfant. Le manque d'amour et l'insécurité affective sont des drogues dures pour un enfant qui ne peut comprendre l'incompréhensible et qui, de fait, en prendra alors toute la responsabilité destructrice sur ses épaules...
#François Pineda http://www.souffrancesinvisibles.com/Les-dangers-affectifs-pour-l-enfant-d-un-parent-toxique_a163.html |
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